Roger Abate
Peintre , plasticien depuis 1984 . Il est aussi performeur et intervient dans les écoles, en milieu hospitalier auprès d'enfants malades. Il est né à Tunis en 1952 , il vit et travaille à Marseille.
Il définit son travail actuel comme
les Chroniques des nécessités fluctuantes
"la peinture n'est pas réellement un besoin mais une nécessité fluctuant entre un obsessionnel désir physique de manier brosses et spatules et la rationnelle tentation de gérer la mise en scène des signes. D'un côté il y a le rêve quelque peu utopique de ne rien contrôler dans ces gestes qui giclent, grattent, essuient, étalent dans une sorte de ballet frénétique… De l'autre il y a la volonté de contrôler l'équilibre, la division de l'espace, l'alternance, les oppositions, les rapprochements… bref de mettre à l'épreuve une sorte de rhétorique. Même si le spectateur n'entre pas systématiquement dans ce subtil dilemme, l'artiste se trouve quotidiennement confronté à cette situation. Et sa tentation est grande de nier l'alternative : intuition versus raisonnement.
L'observateur attentif ou curieux pourrait aussi se laisser prendre à ce jeu de l'intentionnalité. Ainsi il pourrait envisager un déchiffrement méthodique des éléments présents sur le tableau et constituer un répertoire catégoriel de signes, formes, figures, graffitis, ratures.
Il s'apercevrait alors, que loin d'être un catalogue insipide, ce relevé topographique est la base de spéculations graphiques inouïes et fantasmatiques. Mais cette chronique n'est pas le compte-rendu journalier de mes élucubrations plastiques. Les combinaisons des formes ouvertes/fermées, des effigies pleines/creuses, des signes/symboles, des glyphes et autres indices ne sont à vrai dire que les " effets de style " d'un discours peint. Les figures qui s'agglutinent, se cherchent, se perdent ou se délitent dans ce territoire qu'est le tableau sont le contrepoint manifeste de mes errements. La peinture vient ici transcrire les vicissitudes triviales d'un quotidien inconstant, auxquelles est soumis l'individu."
Roger Abate juillet 2008