Alain CROCQ
En permanence à la galerie
Quelques mots
Né en 1952 à Paris il est élevé par sa mère après la séparation de ses parents. Il vit quelque temps en Normandie avant de venir s’installer à Marseille dans les années soixante.
Dès 15 ans, il ressent le besoin de peindre mais sa condition modeste l’oblige à privilégier en premier lieu ses études. Il passe sa thèse, se marie, fonde une famille et ne retournera à la peinture que 18 ans plus tard.
Ces années ne seront pas perdues pour son art: c’est dans la pratique de la dimension humaine de son métier qu’il trouvera la plupart des ressorts de sa peinture.Alain Crocq peint le plus souvent à l’acrylique sur du papier journal marouflé sur toile. Sa première approche consiste à salir son support d’une multitude de tâches. Il imprime ainsi une image latente qu’il tentera de révéler par la suite.Il ne s’agit cependant pas d’une approche similaire à l’écriture automatique des surréalistes car Alain Crocq « dirige » son inconscient. C’est généralement après un choc émotionnel occasionné par un fait de l’actualité, une émission de télévision, une commémoration, ou par sa pratique médicale, que se révèle à lui une image sur le support qu’il avait auparavant préparé.Il ne lui reste plus qu’à créer.
D’abord onirique , peuplée de musiciens , d’acrobates , de chevaux et d’écuyères , de Don Quichottes , sa peinture s’est progressivement éloignée du monde de l’enfance… Pour intégrer celui, plus concret et brutal des adultes.
En tant que médecin, Alain Crocq sait trop bien que derrière la productivité , le consumérisme , la magnificence affichée de la société industrielle se déploient souvent, en corollaire, la souffrance , la maladie , l’ostracisme , la ségrégation .
Photographie, télévision, internet, cinéma, jeux vidéo, publicité, nous vivons dans un monde d'images qui s’entrechoquent, se disputent, se recouvrent les unes les autres, deviennent plus fortes et percutantes que les mots.
Elles sont devant nous, autour de nous, en nous. Nous vivons, rêvons, créons à travers et par elles.Connu pour ses "Gueules Cassées", Alain Crocq, tout en continuant à explorer l'indéchiffrable plasticité de la face humaine, travaille maintenant sur les images des autres : pages de magazines, prospectus publicitaires, cartes de géographie, papiers peints. Celles-ci sont marouflées sur la toile préalablement à son travail de peintre. Elles constituent alors un fond hallucinatoire sur lequel il malaxe la matière sans esquisse ou préparation préalable.
Ce faisant, il nous présente une peinture renouvelée, mais toujours dans la continuité de ce qu'il faisait auparavant. Il est à la fois plasticien, avec ses collages, archéologue du présent et peintre.- R. L. - 2015
Quelques vues des expositions avec la galerie